La benne dégueule. L’Afghan pleurniche dans ses gants. Au début les tournées se déroulaient tranquillement. Les mange-merdes refilaient volontiers leur ferraille. Le ton s’était durci quand la Compagnie avait fixé des quotas. Fallait désormais secouer les crève la dalle. Le Russe s’en régalait. Les autres s’y pliaient. La douce puanteur de soufre des ruelles croupies n’affectait plus personne. Tout le monde avait grandi dans les fumets pourris de l’aciérie. Fracasser les têtes pour des clous, l’Afghan y rechignait. À une cloche qui crève sur son tas de débris métalliques, son clébard en bandoulière, il tend son crochet. La vieille merde y accroche la laisse de son chien et se rendort immédiatement.