Depuis la fermeture des mines, les convertisseurs carburent à la ferraille. Mais
le rendement s’écroule chaque mois. La camelote chinoise n’arrive plus au port.
Alors la Compagnie avait commencé a recruté de nouveaux rippers, des anciens
casseurs de fonte, pour écumer la vallée. Ils n’ont pas tenu plus de deux tournées.
Et puis sont arrivés les anciens combattants. Les gueules cassées de Mostar, les
éclopés d’Irpin, les Russes démobilisés, les rebelles afghans. Quatre par bahut.
Un au volant, trois au cul de la machine. Hans connaît la Fensch comme sa
poche. Les vieilles fonderies, les receleurs véreux. Et aussi tous les coins où les
merdes humaines sortent la nuit pour barboter le métal précieux. Il doit remplir
la benne à chaque sortie. Les cornues bleutées n’attendent pas. Feux continus.
Le quota vaut toutes les vies.
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