Uckange 1991 - 2011 meme combat
Uckange_4 - 1991 version
Uckange_4_2011_version
Ils veulent les votes des ouvriers tous les six ans
Ils veulent être les dépositaires officiels de la mémoire de ceux qu’ils n’ont jamais vus qu’en photo
Ils veulent abandonner la sidérurgie, passer à « autre chose »
Et construire des musées pour y installer le souvenir de cette sidérurgie, sarcophages étanches de la conscience ouvrière, pour éviter qu’elle ne s’échappe et ne vienne contaminer à nouveau le paysage politique local, qu’elle ne renverse les corrompus et les opportunistes

Ils veulent transformer les anciennes usines en zoo humain
avec des cages remplies de vrais sidérurgistes rendus inoffensifs
sauf ceux de la CGT qu’on n’approche qu’avec précaution tant leurs mots restent venimeux
même 20 ans après

Ils sont pressés de voir la sidérurgie crever
Pour y installer de merveilleux parcs d’attraction et d’autres piscines à bulles
Pour eux l’ouvrier ne vaut pas mieux que Mickey

Ils se rappellent au bon souvenir des ouvriers avant les élections
Parce que malgré les promesses jamais tenues la sidérurgie vit encore
Pour combien de temps ? Pour qui ?
Toujours pour ceux qui se préoccupent davantage de leur réélection que des luttes des ouvriers
La campagne électorale = la seule campagne où ils mettent tout le cœur qu’ils ont à la place du porte-monnaie

Pour eux, aider les sidérurgistes consiste à prêter un barbecue pour les manifs

Tandis qu’à Liège élus et syndicats font descendre 10 000 personnes dans la rue, dans la vallée les maires font comme si nous étions déjà morts : on baisse les rideaux, on éteint les monuments, ultime répétition avant de le faire pour de vrai ?

Ils oublient que les sidérurgistes font vivre cette vallée, qu’ils transpirent pour ses enfants, qu’ils font tourner l’économie locale en même temps qu’ils nous insufflent à tous un peu de leur âme fière

Ils oublient de leur rendre hommage et de les soutenir, ils préfèrent entretenir des clowns dans un parc fermé à l’ombre d’un haut fourneau décédé
Ils oublient que la conscience ouvrière ne disparaît jamais, elle se fait silencieuse, elle grandit dans l’ombre et un jour elle se manifeste pour botter leurs gros culs d’élus à côté de leurs pompes

Ils oublient que personne ne peut nous exclure de quoi que ce soit, ni nous faire taire, ni nous tuer
Nous sommes une poignée mais ceux qui partagent ces lignes sont des milliers
Dans dix ans nous serons encore là à défendre les sidérurgistes, nos frères
Eux, ils auront disparu.